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Le Figaro contre la dictature
Après le cinglant désaveu infligé par la victoire du non à tous les appareils qui se sont massivement investis dans la promotion du Traité constitutionnel pour l les responsables et éditorialistes des médias dominants, à mille lieues de la moindre velléité de remise en question, ont riposté par des diatribes d rare cynisme envers ceux qui contestent leur hégémonie et font obstacle à leurs vues politiques.
De Serge July à JeanMarie Colombani, en passant par Philippe Val pour ne citer qu [1], la légion des éditorialistes et chroniqueurs autorisés tire à feu nourri sur cette France d bas dont ils ne voient, depuis leurs meurtrières de papier, que clichés et caricatures.
Pour ne pas être en reste, Stéphane Denis, éditorialiste au Figaro, sourd à toute revendication de pluralisme, ironise dès le titre de sa chronique du 31 mai 2005  L voilà l  et accuse : les mises en cause des abus de position dominante veulent en réalité la mort de la presse.
Murs barbares des contestataires contre vertus médiatiques
Stéphane Denis entreprend tout d de caricaturer le problème posé par les médias sur fond de décor antique : Pharaon, diton, tuait les porteurs de mauvaises nouvelles. La parabole se poursuit sur deux paragraphes, que nous parcourrons en deux enjambées : Le ton du messager, qui s respectueusement à la neutralité objective portait sur les nerfs du souverain qui avait une idée de ce qui l puis plus loin : Liquidezmoi cet imbécile, disait pharaon, comme si le malheureux était pour quelque chose dans la nouvelle qu apportait. [2]
On l compris : le messager d martyr du pouvoir, c l Et on le devine : le pharaon, qui tue les malheureux porteurs de mauvaises nouvelles est une caricature de ceux qui critiquent les médias ; l nous le confirme immédiatement :
Nous n plus de pharaons mais l s prise et avec le temps, elle a tourné principe : aujourd que les messagers, par la vertu mélangée des communications et du système démocratique, sont les médias euxmêmes, on fait régulièrement leur procès ; on songe à leur exécution. Les contestataires, en d termes, d point de vue qui s respectueusement à la neutralité objective ne sont que d coupeurs de têtesbienpensantes qui songent à l des médias. C par ce genre de pirouette que Stéphane Denis disqualifie par avance toute critique et exclut d répondre.
Comme exemple, une parodie d de l de 1995 prétend tout bonnement que l des éditorialistes dans cette campagne présidentielle n consisté qu énoncer deux vérités successives à savoir que Balladur et Chirac avaient pris chacun leur tour l [l sur l Pour le croire, il faudrait avaler que le travail des éditorialistes se serait réduit, à l à diffuser les résultats des sondages. C une énorme pilule, mais cela n pas de la retrouver un peu plus loin :
J que la victoire du non, qu annon?aient avec régularité,sac lancel adjani, n pas empêché que les médias soient accusés de s une fois de plus, fourrés le doigt dans l personne ne songe à reprocher aux éditorialistes d la victoire du non ou de l ou l camp dans d élections. Toutes ces invraisemblances et ces caricatures n établissent pas moins le cadre étriqué dans lequel Stéphane Denis engage son analyse de la situation présente.
Les bourreaux du non L est venue des deux camps, écritil. Le premier, le vainqueur, celui du non, mettait les éditorialistes dans le sac des propagandistes du oui, zélateurs de la nouvelle Europe et vendus à Bruxelles. Les raisons de cette dévotion n pas précisées, mais on sentait qu devaient être assez puissantes pour réunir des gens d opposées, travaillant dans des journaux, des radios et des télévisions aux intérêts divers. on rencontre des opinions opposées  disons plut?t différentes  dans les médias. Mais sur d sujets. Et l est fréquemment la règle sur les questions de fond.
Sur le Traité constitutionnel, cela sautait aux yeux. Pour esquiver cette évidence, Stéphane Denis cède si mécaniquement aux clichés qu se contredit d phrase à l : comment dire en même temps que les propagandistes du oui sont décriés comme zélateurs de la nouvelle Europe et vendus à Bruxelles et que les raisons de cette dévotion n pas précisées ? Raisons que l qui ne voit pas plus loin que ses caricatures, exclut de chercher, si puissantes qu soient : savoir, par exemple, si les médias, majoritairement concentrés entre si peu de groupes privés ou publics, ont des intérêts si divers que ?a ; à plus forte raison dans les cas où ceux qu filtrent pour les représenter, loin d d opposées sont au contraire unanimes.
Leur mise en cause, conclut Stéphane Denis sur ce point, peutêtre disproportionnée si l songe à leur influence, rappelle les conditions sommaires dans lesquelles pharaon exécutait les porteurs de mauvaises nouvelles : il y a des moments où il ne faudrait plus faire son métier. fois encore, Stéphane Denis ne s pas des nuances pour illustrer l du camp du non Son sens de la disproportion semble fort peu contraignant quand il s de comparer les appels au pluralisme aux exécutions des messagers d Et en innocentant la propagande médiatique sous prétexte qu ne marche pas bien [3], ce qui offre encore un bel exemple de neutralité objective l ne nous propose rien d qu double fauxfuyant pour préserver le statu quo : les illères et les boules Quies : ne pas voir la confiscation du pluralisme, et rester sourd au vacarme des médias.
Contre la censure des censeurs
Mais on n pas oublié qu s de montrer que tout le monde, par principe archa?que,sac lancel en toile, s prend systématiquement à eux. Un quelconque exemple du camp du oui fera l : Les partisans du oui, d leur ont immédiatement reproché de n pas fait campagne et d négligé leur devoir au profit de nouvelles inutiles, néfastes et acquises au non, comme la directive Bolkestein ou le textile chinois. Propageant des histoires à dormir debout les éditorialistes étaient odieusement tra?tres à leur mission sacrée qui consiste à rester muets sur ce qui ne va pas.
Là, il nous faut concéder qu serait bien injuste de reprocher aux médias de n pas fait campagne  si de tels reproches s fait entendre et avait eu de réels arguments pour ?a. Mais c loin d le cas, à en juger par les exemples choisis,sacs lancel soldés, vu que les appareils politiques dominants, sans jamais être contredits, ont pu abondamment affirmer que la directive était retirée ce qui est complètement faux, et que leur symbolique mobilisation avait pu faire fléchir Pékin, alors que les effets de la levée des quotas avaient été prévus depuis longtemps, hors du champ médiatique.
Et ces deux détails, évidemment, font p?le figure à c?té de la surmédiatisation de tout ce qui pouvait inviter à voter oui : l de la baisse de la TVA sur la restauration (fausse encore), l européen du nouvel Airbus A 380, le chantier d réacteur nucléaire nouvelle génération, le squat des artistes ouiistes à l l des intellectuels à l du oui les commémorations de la fin de la dernière guerre, pour ne citer que ces exemples.
On croit un instant voir la réflexion s : Non que les motifs de mécontentement à l des médias soient infondés : chacun sait qu y a des hommes politiques qui ne sont jamais invités à la télévision,acheter lancel en ligne, ou très exceptionnellement. Chacun a pu constater aussi que le ton avec lequel on les interroge n pas le même que celui qu réserve aux gens en place. il ne s que d concession rhétorique, qui renvoie au passage la patate chaude à la télé, car il ne faut pas rêver : Mais l n jamais existé dans les journaux, les radios et les télévisions, qu s de pharaon dont le bulletin du soir faisait se tordre les pyramides ou de la variété moderne de ses successeurs. L est une idée abstraite sur laquelle on peut éditorialiser, mais qui n ni souhaitable ni même vraiment exigée par les électeurs. Au fond, il n a que les journalistes pour y croire. On retrouve là un autre cliché [4] de l éditorial : éviter le problème posé par le matraquage médiatique au principe de pluralisme, pour ne garder de la question qu impossible impartialité conclusion de ce raisonnement, bien qu est simple : puisqu n pas possible d impartial, il va falloir qu se fasse à l d toujours le même avis. De là à avancer que les revendications de pluralisme sont inquiétantes et que ceux qui s à la partialité des médias sont des tyrans, dangereusement armés par la démocratie, qui veulent en réalité la mort de la presse,sac lancel en solde, il reste un grand pas. Un pas que Stéphane Denis franchit solennellement pour conclure :
Allons plus loin ; de toutes parts, j depuis dimanche que le peuple a repris la parole et qu va dicter sa volonté. Si j que c inquiétant, passeraisje pour un éditorialiste suspect, que le peuple rempla?ant pharaon expédiera illico dans un monde meilleur, c sans journaux ? Rambourg
Notes[1] Voir notamment,lancel pas cher, sur le site d La procession des fulminants, Serge July, patron de presse, stratège de papier et conseiller de Jacques Chirac.
[2] En gras : souligné par nous
[3] Stéphane Denis nous offre là une belle illustration de ces échos qu peut régulièrement relever d journaliste à l Philippe Frémeaux, directeur d économiques, par exemple, contourne la question du pluralisme d fa?on tout à fait analogue. Voir à ce sujet Ils votent oui à la propagande médiatique.
[4] Voir à ce sujet Bernard Guetta parle de Bernard Guetta, pour luimême et pour quelques autres, ou l concernant Philippe Frémeaux, mentionné cidessus.
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BPPP

p1100 发表于 2013-4-26 21:19
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